Publié 21 janvier - par voyados
Rentrée scolaire à Nebaj
Localisation : Nebaj, Quiché, Guatemala
Jour 152, km 4829
Nebaj est un petit village typique perdu dans les montagnes, où nous avons participé à la rentrée des classes au « Centro Explorativo » , un lieu ayant pour vocation d’accueillir les enfants l’après-midi, après l’école, et compléter ainsi le piètre enseignement fourni par le gouvernement…
En effet, d’après l’UNICEF, bien que les taux d’inscription dans les écoles maternelles (32 %) et primaires (82 %) aient progressé ces derniers années, la qualité de l’enseignement reste médiocre et les taux d’absentéisme, de redoublement et d’abandon scolaire sont extrêmement élevés. Sur 10 enfants inscrits dans les écoles primaires en milieu urbain, cinq terminent leurs études primaires, contre deux seulement en milieu rural.
Par ailleurs, la situation au Guatemala est telle que la majorité des enseignants ont un simple baccalauréat et doivent se débrouiller avec ça. Ils n’ont pas vraiment de programme et encore moins de directives ou d’objectifs. Un cours se résume souvent pour les élèves à faire de la simple copie…
Ainsi, le « Centro Explorativo » propose des cours et activités aux 3-12 ans, tout en mettant à la disposition des jeunes une petite bibliothèque et quelques ordinateurs. Malheureusement, les cours en question sont dispensés par le même type d’enseignants et ne valent donc pas beaucoup plus que ceux du matin…
Dans le cadre de notre volontariat, Flo s’est donc consacrée à une formation « flash-éclair » des maîtresses, en tentant de leur transmettre quelques uns de ses « trucs » pédagogiques.
Pendant qu’elle s’arrachait donc les cheveux à expliquer l’importance des « régles de vie », de l’ambiance de travail ou encore des affichages dans la classe devant des instits peu réceptives, de mon côté, j’en ai profité pour installer des logiciels éducatifs (gratuits, trouvés sur internet) de manière à ce que les jeunes puissent réellement profiter des ordinateurs. Parallèlement, j’ai proposé quelques cours de théâtre qui ont donné des résultats assez intéressants, en particulier auprès d’adolescentes indigènes introverties.
Malgré les sourires et la joie des enfants, le plus dur dans cette expérience fut de réaliser que les maitresses semblent perpétuer la tradition et continuent à enseigner de la même manière qu’on leur a enseigné, sans outils pédagogiques, sans formation et parfois sans aucune vocation. En effet, pour beaucoup, ce travail est un gagne-pain comme les autres, rien de plus. Il faudra probablement pas mal d’années et un effort de la part du gouvernement avant que le pays puisse sortir de cette spirale…